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Signe N°100   Bitume + or

 L’œuvre de Daniel Convenant est silencieuse.

 

Des fulgurances, couleur de bitume, nous parviennent comme des parfums enivrants. Elles nous calment et nous emmènent vers une poétique contemplation.  La sobriété de la composition picturale est proche d’une estampe d’Hiroshige. Elle apaise l’âme qui la regarde, la mène dans une spiritualité bienveillante. Sobre, dans un maelstrom de nuances, aux tons profonds, la sensibilité s’éveille comme au cœur d’un jardin zen. 

 

 Cette peinture, aux couleurs chaudes et puissantes, nous enivre, telle une opiacée. La paix de l’âme sourde aux respirations de ses composantes.  Calligraphies aux idéogrammes mystérieux, cette écriture est empreinte d’énigmes. Des traits, des empâtements, des gouttes de couleurs, des lignes établissent un alphabet de vie. L’œuvre, tel un rêve, fourmille d’apparitions somnambuliques d’un état proche du subconscient.   Equilibre fragile entre rêve et réalité, la composition se dévoile petit à petit dans la représentation de végétaux, d’arbres, de soleils à la chaleur de cendres dans un environnement cosmique d’un jaune, couleur du Sacré. Ces représentations, semblent comme en apesanteur, sans délimitation, sans origine. Intemporalité….   Tout semble apparemment très simple. Néanmoins, l’abstraction du sujet apparaît et complexifie l’écriture. L’œuvre aurait-elle un double langage ? Et pourrait-on, alors, évoquer, une spiritualité sous-jacente dans l’écriture du peintre ? Très certainement.

 

En filigrane, l’Etre se stylise, se métamorphose en arbres, en végétaux, voire en simple silhouette tracée à grands traits. Apparition, le trait est succinct. Pas d’identification, car la recherche du propos est l’universalité et l’intemporalité. Simplement, l’Homme existe, tel un fantôme, il hante ces lieux, tel un Phénix qui renaîtrait, chaque fois, de ses cendres.   

Tout vit, tout vibre, tout hurle dans un silence écrasant. Recherche éperdue du peintre en quête d’un impossible voulu possible. Le temps est suspendu. L’équilibre entre rêve et réalité se perd pour mieux se retrouver.

 

L’œuvre de Daniel Convenant se veut aussi brutale. Soudain, apparaissent des jets de couleurs qui sabrent le calme apparent du propos artistique. Violence du trait, empâtements, profondeur chromatique, proche d’un noir, symbole des tréfonds, des abysses.

Telle la Déesse Echo, elle résonne des tourments de nos âmes. Les ombres, soudain, symbolisent la finitude de toute vie.  Encore la quête obsédante d’un rêve cosmique, sans début et sans fin dans lequel le temps n’aurait plus d’emprise. Alors, plus de néant… L’équilibre entre le plein et le vide devient absurde. La vie est une création pleine et indivisible.

                             

                Catherine Garrigue

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